Osmanische Waisenlehrlinge in Berlin, 1917
Nazan Maksudyan

[ Orphans group photo: Zeitbilder 35, 3 May 1917 ]
" Osmanische Waisenlehrlinge in Berlin, 1917" beschreibt die Geschichte eines groß angelegten osmanischen Kindervertreibungsprojekts aus der Perspektive von Flüchtlingskindern, deren Leben sich durch diese Reise für immer verändert hat. Etwa tausend Waisenjungen wurden 1917 und 1918 nach Deutschland geschickt, um in Handwerk, Bergbau und Landwirtschaft ausgebildet zu werden. In dem Versuch, die Stimmen und Erfahrungen der Waisenjungen selbst zu Gehör zu bringen, beschreibt dieses Projekt die Einzelheiten ihrer langen, aber auch hoffnungsvollen Reise nach Deutschland und ihr Leben in den Haushalten der deutschen Meister oder an den Arbeitsplätzen. Der Versuch, die persönlichen Erfahrungen der Jungen zu rekonstruieren, zeigt auch die Motive, das Engagement und die Erwartungen der osmanischen und deutschen Seite auf. Im Großen und Ganzen behandelten die osmanischen Behörden die Waisenkinder in den staatlichen Einrichtungen als ihr rechtmäßiges Eigentum, über das der Staat uneingeschränkt verfügen konnte. Ihre Lebensumstände blieben während des gesamten Krieges miserabel, und sie arbeiteten ständig in den Waisenhäusern und auch in Werkstätten und Fabriken außerhalb. Sie wurden dann bis in deutsche Werkstätten und Bergwerke geschickt, obwohl die Möglichkeiten, die diesen Kindern geboten wurden, oder die Berufe, in denen sie ausgebildet wurden, nicht ausreichend geprüft wurden. Ihre Arbeit wurde als Opfer für die Nation propagiert, aber sie traten auch als unabhängige Akteure auf. Sie stützten sich auf Ungehorsam und Flucht als Hauptquellen ihrer Ermächtigung. Die Hauptquellen für diese Untersuchung sind das Osmanische Archiv des Premierministeriums (Istanbul) und das Politische Archiv des Auswärtigen Amtes (Berlin) sowie zeitgenössische Presse und persönliche Erzählungen.
Berliner Tageblatt, 29.04.1917

Retranscription

Après un voyage de 10 jours, 300 apprentis artisans turcs sont arrivés à Berlin. Ils ont été accompagnés par Arif [Cemil] Bey, un rédacteur du Tanin, et ont parcouru le trajet de Constantinople à Berlin dans un train militaire. A Berlin, ils ont été hébergés dans un logement de la Sophienstrasse 34, mis à leur disposition par un magistrat. Les jeunes gens ont en moyenne entre 14 et 16 ans. Un seul, Ibrahim, 7 ans, est moins âgé. Il voulait absolument partir en Allemagne et, lorsque son professeur le lui a refusé, il s’est rendu tout seul au Ministère pour demander l’autorisation nécessaire, qu’il a finalement obtenue. Les apprentis sont quasiment tous pensionnaires de l’orphelinat de Constantinople.

İls se sont rassemblés hier après-midi dans la cour de l’école communale de la Koppenplatz où ils ont été accueillis par le major Ramsen du Ministère de la Guerre, les conseillers privés Cleff et Göhmann du Ministère du Commerce, Dr. Glock du Ministère de l’Agriculture et du Vice-Consul Tahir Bey, représentant du Consul général turc.

Ces apprentis seront considérés de la même manière que les apprentis allemands. Vêtus d’une pelisse bleue en guise de manteau sur leur costume européen et d’une casquette turque bleue sur la tête, aucun des jeunes gens qui se tenaient dans la cour de l’école hier après-midi ne parle un mot d’allemand. Ils sont d’origines variées. On voit aussi bien les visages blancs des Arméniens et des Juifs que des jeunes hommes d’Asie Mineure, et, derrière eux, des Arabes et des nègres. Les jeunes gens donnent l’impression d’être très modestes et bien élevés.
Sitzung der Deutsch-Türkischen Vereinigung (DTV), 20. Juli 1917

Retranscription

Le conseiller privé Reuss lit une autre lettre de l’inspection royale des mines à Rüdersdof, indiquant que 8 des 10 apprentis turcs s’en sont éloignés et ne sont pas réapparus. Le Dr Russack constate que 5 de ces 8 personnes ont été arrêtées à la gare de Friedrichstrasse et renvoyées à Rüdersdorf par un interprète envoyé par la DTV, sur appel du chef de gare, et que l’on ne sait rien de ce qu’il est advenu des autres. Il est constaté qu’un certain nombre d’apprentis qui s’y sont présentés ont été renvoyés à Constantinople par le consulat général sans que la DTV en ait été préalablement informée. Le représentant du consulat général s’engage à ce qu’à l’avenir, la DTV soit informée de chaque contact de la part des apprentis turcs. Le vice-consul Tahir Bey signale que certains apprentis se sont présentés au consulat général pour se plaindre qu’ils traînaient dans la rue et n’avaient rien à manger. Il est constaté que tous les apprentis qui se trouvent actuellement à Berlin sont logés dans des hôtels et reçoivent chacun 2 Mk. d’indemnité de repas pour le déjeuner et le dîner dans des cuisines de classe moyenne, tandis que leur café du matin et leur pain sont fournis par l’hôtel.
Sitzung der DTV,
17. September 1917

Retranscription

Le Dr Russack évoque ensuite le cas de l’apprenti Ahmed de Goslar qui, excité par le Noir Mehmed Tevfik, a cessé de travailler et est venu à Berlin. Bien que le renvoi de Mehmed Tevfik ait été décidé lors des deux réunions précédentes, le Consulat général de Turquie n’a pas encore fait le nécessaire. Mehmed Tevfik travaille actuellement dans une usine berlinoise, ce qui lui permet d’exercer librement son influence haineuse, oralement ou par écrit.